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Chaque matin je m’assieds, sans rien me demander en échange.

Même pas de m’asseoir en tailleur, même pas de faire silence, même pas de méditer, même pas de me calmer, même pas d’être en paix, même pas de ne plus penser, même pas de ne pas pleurer.

Je dépose ma vie sur le sol doux d’un coussin.
Je dépose mes yeux sur la flamme vivante d’une bougie de cire.
Je dépose mon cœur dans les bras silencieux de la Conscience aimante.

Je dépose aussi le costume subtil de mes injonctions et de mes jugements, de mes effrois silencieux, de mes idéaux perfectibles à gogo.
Oui, de tout mon poids, je me dépose.
Dieu que c’est lourd, chaque matin !

Puis, je ne fais plus rien.
Je n’exige rien, je ne veux rien, je ne donne rien, je n’attends rien, je ne prends rien.
J’observe.
Dans la ferveur d’être là, j’observe.
Mon corps fermé, mes yeux fermés, mon cœur fermé.
J’observe la lenteur.

Arrive parfois une détente, qui lentement se déplie.
De ce corps tout froissé s’évaporent quelques plaies.

Imperceptiblement je me laisse disparaitre dans cet écrin de rien,
Happée par le vide aimant d’une infinie douceur.

Le cœur conscient, je m’émeus de tant de grâce.

Dans la chaleur du cœur,

Sophie

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